François Houtart, sociologue de la religion, fondateur du Centre tricontinental (1979) et professeur émérite de l’Université de Louvain, est décédé le 6 juin 2017. Celui que l’on a prénommé « le chanoine rouge » dans les années 1960-1970 et « le pape de l’altermondialisme » au début des années 2000 est une figure marquante de l’engagement chrétien de gauche, des relations Nord-Sud — du tiers-mondisme à l’altermondialisme — et des réseaux scientifiques internationaux de la sociologie de la religion des années 1950 jusqu’à ce début de 21e siècle.
Un grand nombre d’intellectuels, dont Olivier Roy, estiment qu’aujourd’hui, l’Iran est la société la plus sécularisée de tout le monde musulman. La révolution islamique de 1979 n’aurait dès lors pas abouti à la domination de la religion sur la vie sociale et le jeu politique, mais au primat du politique et l’entrée dans une forme de sécularisation. En partant de cette idée, cet article se penche sur l’apparition du chiisme, son imposition comme religion d’État en Iran et la place du religieux dans ce pays.
Lors des élections fédérales, régionales et européennes du 25 mai 2014, le Centre démocrate humaniste (cdH) a atteint le plus mauvais score de l’histoire du catholicisme politique en Belgique francophone, et ce depuis l’établissement du premier grand élargissement du suffrage, en 1893. Avec 13,97 % des suffrages en Wallonie, le parti passait sous un nouveau plancher symbolique, le rapprochant dangereusement de l’étiage de 10 % sous lequel, depuis, plusieurs intentions de vote récentes l’ont situé. Si les sondages d’opinion n’ont aucun caractère prédictif d’un résultat aussi loin d’un scrutin, force est de constater que la tentative de redonner corps, âme et vie au Parti social chrétien (PSC) après l’échec traumatique de 1999 n’a pas porté ses fruits, et ce sous l’angle de plusieurs indicateurs socio-politiques.
Si les débats publics relatifs à l’insertion de l’islam dans l’espace public belge et plus largement européen se multiplient ces dernières années, le nombre de données empiriques (notamment quantitatives) à la disposition des chercheurs permettant d’avoir une idée plus précise sur la réalité des croyances en vigueur au sein des populations musulmanes et de leurs implications pratiques est assez faible. Et le halal ne déroge pas à la règle. L’étude Belgo-Marocains, Belgo-Turcs : (auto-portrait) de nos concitoyens publiée pour le compte de la Fondation Roi Baudouin en 2015 a comblé en partie ce vide. Elle fournit la première estimation quantitative transversale (c’est-à-dire dépassant les clivages ethniques, d’âges, de territoires et de genres) des pratiques et croyances des populations musulmanes à l’échelle de la Belgique.
Au cours des siècles passés, et encore à l’époque contemporaine, des responsables religieux comme politiques ont appelé à la transcendance divine pour justifier des actes de violence. D’autres autorités religieuses, au contraire, ont agi pour, canaliser, limiter ou bannir la violence. Pour comprendre la manière dont fonctionne la dynamique à l’œuvre dans la dialectique paix/guerre qui a travaillé les religions, il est impératif d’historiciser le phénomène en distinguant les textes de référence et leur interprétation, le contexte des épisodes conflictuels ou de pacification, les pratiques individuelles et collectives. De la sorte peuvent être mis au jour les grandes tensions susceptibles de mener à commettre des actes violents, notamment guerriers.
Cette mise en contexte est au coeur du projet qui a conduit à la réalisation du module didactique "Religions et gestion de la violence", proposé par notre partenaire, la communauté thématique "Histoire euro-méditerranéenne" (HEMED), un réseau d’enseignants-chercheurs issus d’universités de plusieurs pays du nord et du sud de la Méditerranée. Plusieurs chercheurs du Centre interdisciplinaire d'Etude des Religions et de la Laïcité de l'ULB ont participé à ce projet : le module didatique qui en a résulté est consultable ici.
« La Collectivité territoriale de Guyane doit rémunérer son évêque et ses curés comme des fonctionnaires » titrait récemment la presse française, indiquant que cet héritage colonial, illustration parmi d’autres d’une « laïcité à deux vitesses » — suivant les termes de l’hebdomadaire Marianne —, venait d'être jugé conforme à la Constitution par le Conseil constitutionnel. En effet, après la décision très commentée relative au statut des cultes alsacien-mosellan (décision n° 2012-297 QPC du 21 février 2013, Association pour la promotion et l'expansion de la laïcité [Traitement des pasteurs des églises consistoriales dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle]), le Conseil constitutionnel s’est prononcé dans une décision du 2 juin 2017, à nouveau dans le cadre d’une question prioritaire de constitutionnalité, sur un autre régime local des cultes, celui en vigueur en Guyane.
L'Observatoire des Religions et de la Laïcité (ORELA) de l'Université libre de Bruxelles fait paraître son cinquième rapport sur l'état des religions et de la laïcité en Belgique, portant sur l'année 2016. Fort de plus de 80 pages, ce rapport propose des commentaires et analyses relatifs à ce qui a fait l'actualité des religions et de la laïcité en Belgique l'an dernier, à la lumière des terribles attentats de Bruxelles du 22 mars. Il aborde le domaine des rapports entre religion et société comme celui des relations entre l'Etat et les cultes, et ce dans un contexte marqué de forte médiatisation du religieux, d'une omniprésence de l’islam (et surtout des peurs relatives à l'islam) tant dans les médias que dans le débat public, et de controverses sur des questions éthiques, entre sécularisation de la société et reconquête de l’espace public par le religieux. Il met en particulier en évidence les politiques publiques en lien avec le fait religieux, marquées par les développements de l’actualité récente, la réforme des cours de religion et de morale non confessionnelle, ainsi que la diversité culturelle et convictionnelle que l'on rencontre dans la Région de Bruxelles-Capitale. Il pointe enfin la progressive tendance des reponsables politiques à s’appuyer sur les organisations convictionnelles pour travailler à la paix et à la cohésion sociales.
Le rapport au format pdf peut être téléchargé au moyen du lien ci-dessous.