Deux éminents démographes, Sergio DellaPergola et Daniel Staetsky, viennent de publier sous l’égide de l’Institute for Jewish Policy Research (JPR) une étude des plus intéressantes : Jews in Europe at the turn of the Millenium. Population trends and estimates. L’étude porte sur les tendances démographiques actuelles de la population juive en Europe. Les données statistiques proposées incluent ici, dans « toute l’Europe », Chypre (comme pays membre de l’UE) et la Turquie (une bonne majorité de sa population juive vit en effet dans la partie européenne du pays), ainsi que toute la population juive de Russie (y compris au delà de l’Oural). Mais les analyses sont aussi différenciées selon les régions, distinguant les 27 pays de l’Union européenne (UE), le Royaume Uni, les pays de l’ancienne Union soviétique, les Pays baltes, ainsi que les pays nordiques. Les données de nombreuses sources sont utilisées et synthétisées ici, variant selon ce qu’offre chaque pays (recensement formel ou pas), ainsi que les registres des organisations juives et des études de chercheurs, notamment celle sur l’antisémitisme menée en 2018 par l’Agence européenne pour les Droits fondamentaux (enquête en ligne, FRA 2018).
Pour la troisième année consécutive, la Conférence des Évêques de Belgique a publié au mois de novembre son Rapport annuel sur l’Eglise catholique en Belgique, une opération de communication qui nous en apprend beaucoup sur cette institution, et pas seulement grâce aux chiffres qu’elle fournit pour l’année 2019. Depuis trois ans, c’est sous le signe du dynamisme et de la vitalité de la communauté catholique que s’inscrivent ces rapports, pédagogiques et colorés, contrebalançant des chiffres en berne par un discours optimiste louant l’engagement des fidèles et prédisant la « transition » qualitative qui s’opère au sein de l’Église.
Il y a quelques semaines a débuté le tournage de la deuxième saison de la série télévisée Validé. La première saison de cette série, consacrée au rap et diffusée sur la chaine Canal+, a connu un succès considérable puisqu’elle a été visionnée plus de vingt millions de fois sur la plateforme MyCanal. Apash, le personnage principal de la saison une, était joué par le rappeur Hatik. Ce dernier, qui a vu sa carrière musicale propulsée grâce à son rôle dans la fiction réalisée par Franck Gastambide, a mis en avant son appartenance à l’islam dans ses interviews ainsi que dans ses musiques, particulièrement dans le titre « Cercle vicieux ». L’engagement religieux d’un artiste très populaire pose la question des spécificités et du pouvoir d’influence du rap d’inspiration musulmane et de sa large visibilité.
Le Centre communautaire laïc juif de Bruxelles célèbre en cette année 2020 son soixantième anniversaire. La fondation de cette organisation juive pionnière et originale se situe à la fois dans les conséquences de la Seconde Guerre mondiale pour les communautés juives, la rupture de ban d’un certain nombre de juifs de gauche à l’égard du Parti communiste à la fin des années cinquante et la volonté de mettre sur pied un collectif juif dont l’identité sera déterminée par une approche strictement culturelle de la tradition et de l’héritage du judaïsme.
L’islam reste en France — et plus que jamais — un objet religieux et social difficilement « lisible ». Quant aux Français musulmans, ils sont travaillés par des forces contradictoires, à la fois centrifuges et centripètes, et globalement dominés par un tropisme conservateur — sans exagérer outre mesure la menace que ferait peser la visibilité religieuse de l’idéologie islamiste sur les autres courants religieux de l'islam, dans l’espace public ou les institutions sociales. Le fait islamique pose néanmoins un défi singulier à la laïcité française, affectant sa tension constitutive entre « acception libérale » et « acception combative ». C’est la raison pour laquelle il importe de traiter la question de l’islam de France sous le double point de vue de la philosophie morale et de la sociologie politique, en vue de comprendre les dessous de la polarisation des positions qu’il provoque. Aussi, le but de la présente étude est de tenter, à partir de la problématique générale de la laïcité, de jeter un nouvel éclairage sur la situation de l’islam de France, en identifiant et en distinguant pour ce faire ses principaux déterminants et les difficultés de son traitement par le politique.
Chères lectrices, Chers lecteurs,
Depuis février 2012, ORELA propose des contenus qui vous permettent de mieux comprendre le fait religieux contemporain, dans toutes ses dimensions. Notre site, actif depuis plus de huit ans, fait désormais peau neuve et c’est une interface de consultation modernisée qui vous accueillera désormais. Le site d’ORELA a en effet migré pour être à présent hébergé sur un serveur de l’Université libre de Bruxelles, et est depuis complètement sécurisé. Pour vous, rien ne change, ou presque. L’adresse de notre nouveau site peut en effet être rejointe directement, ou alors au départ de notre ancien site. Vous pouvez désormais consulter le site d’ORELA avec le même confort depuis un PC, un smartphone ou une tablette. Enfin, si vous n’êtes pas redirigés directement vers le nouveau site doté de l’adresse https://o-re-la.ulb.be, n’hésitez pas à rafraîchir la cache de votre navigateur...
Bonne lecture, en vous remerciant de votre fidélité !
L’équipe ORELA.
Ceux qui n’acceptent pas les nouveaux développements de la 5G seraient-ils les Amish de la technologie... Cette comparaison étonnante proposée par Emmanuel Macron a suscité bien des commentaires. Le Monde, dans son édition du vendredi 25 septembre, a ainsi publié deux pages de tribunes réagissant aux propos du président : il n’y était pas question d’Amish mais plutôt du danger à vouloir opposer, de manière dichotomique et sans nuances, les défenseurs d’un progrès technologique sans limites et leurs adversaires, par définition arriérés et ridicules. Aucune analyse ne s’est attardée sur la question suivante : pourquoi utiliser la référence aux Amish pour discréditer les anti-5G ? D’où vient cette association entre le reproche d’anti-progressisme et l’évocation d’une communauté réduite à quelques clichés ? Ces interrogations n’apportent rien au débat sur la 5G…, mais elles révèlent des aspects importants en matière de médiatisation des religions.