Le 26 décembre 2021, l’archevêque anglican Desmond Tutu est décédé à l’âge de 90 ans dans la ville du Cap. Son décès a provoqué une bien compréhensible vague d’émotion, aussi bien en Afrique du Sud que dans le reste du monde. De Cyril Ramaphosa à Joe Biden, en passant par Barack Obama et la reine Elizabeth II, les hommages se sont succédé pour saluer la mémoire de cette dernière grande figure de la lutte contre l’apartheid. Les obsèques de Desmond Tutu ont eu lieu le 1er janvier 2022 dans la Cathédrale Saint-Georges du Cap. C’est le président sud-africain Cyril Ramaphosa qui y prononça l’éloge funèbre, après quoi il remit à la veuve de l’archevêque le drapeau sud-africain en guise d’hommage militaire, rare témoignage pour une personnalité qui en effet a marqué de son empreinte toute la sortie de l’apartheid pour la nation sud-africaine.
En novembre 2021, un ouvrage recueille les impressions d’écrivains après leur séjour au monastère de Lagrasse, dans l’Aude, que quarante-deux moines rebâtissent sous la règle de saint Augustin. Dans Trois jours et trois nuits, titre du livre, le mélange de ces deux mondes – germanopratin et traditionnaliste – use du contraste entre la mondanité et l’ascèse pour entraîner un vrai succès de presse. Mais que des écrivains traînent aux portes des monastères n’est pas nouveau : « Il y a bien des gens qui vont à Barèges ou à Vichy faire des cures de corps, pourquoi n’irai-je pas, moi, faire une cure d’âme dans une Trappe ? », écrit déjà Joris-Karl Huysmans en 1895 dans En Route.
Pour la quatrième année consécutive, la Conférence épiscopale a publié fin novembre le rapport annuel de l’Église de Belgique. Élaboré par Stéphane Nicolas et Jeroen Moens, en collaboration avec le professeur Wim Vandewiele (KU Leuven) et la professeure Catherine Chevalier (UCLouvain), ce rapport richement illustré porte sur l’année 2020. Comme les précédents, il s’inscrit dans une démarche d’information, notamment à travers les données chiffrées qu’il fournit, mais également de promotion de l’image d’une Église moderne et dynamique, via entre autres la présentation de ses nombreuses initiatives à caractère social qui mobilisent de très nombreux bénévoles.
Dans un contexte marqué par la crise de l’Exécutif des Musulmans de Belgique, l’organe représentatif du culte islamique, qui rend improbable une reprise du processus de reconnaissance de mosquées par les Régions, la Flandre a adopté un nouveau décret réglementant le temporel des cultes. La Région de Bruxelles-Capitale s’apprête à faire de même, mais examine un texte très différent de celui qui vient d’être adopté au nord du pays.
ORELA fait paraître son neuvième rapport sur l'état des religions et de la laïcité en Belgique, portant sur l'année 2020. Fort de 166 pages, ce rapport de l'Observatoire des Religions et de la Laïcité de l'Université libre de Bruxelles propose une analyse de ce qui a fait l'actualité des religions et de la laïcité en Belgique durant l'année dernière. Il vise à fournir un état des lieux actualisé des dynamiques religieuses institutionnelles et communautaires, des croyances et pratiques de la population, de la législation belge et de son application, tout en garantissant leur mise en contexte historique et sociologique.
Ce mardi 5 octobre a été publié un rapport très attendu sur la pédophilie dans l’Église de France entre 1950 et 2020. Il a été commandité par la Conférence des Évêques de France qui a chargé, en novembre 2018, l’ancien vice-président du Conseil d’État, le haut-fonctionnaire Jean-Marc Sauvé, catholique assumé, de constituer une commission d’étude pour analyser le passé des abus sexuels commis sur des mineurs par des clercs et des laïcs attachés à l’Église. Cette instance a été baptisée Commission indépendante sur les Abus sexuels dans l’Église (CIASE). Les chiffres sont accablants. Il y a eu entre 2 900 et 3 200 pédocriminels au sein de l'Église catholique en France depuis 1950. Des dizaines de milliers de jeunes ont subi des abus. Certains parlent d’un « système ». Mais au-delà des causes avancées pour expliquer l’ampleur du phénomène, ce qui nous intéresse ici, c’est la manière dont il est vécu par les catholiques.
Une étude réalisée en août dernier auprès d’un peu plus d’un millier de personnes par l’IFOP pour l’Association des Journalistes d’Information sur les Religions (AJIR, la plus ancienne association professionnelle de presse en France), et ce à l’occasion de son centenaire, montre qu’une courte majorité des Français ne croit pas en Dieu (51 %), contre 44 % en 2011, dix ans plus tôt. En 1947, seules 20 % des personnes interrogées, selon le même Institut de sondage, ne croyaient pas en Dieu. L’érosion est donc très sensible, et même spectaculaire aux yeux de certains.