Dans un contexte marqué par la crise de l’Exécutif des Musulmans de Belgique, l’organe représentatif du culte islamique, qui rend improbable une reprise du processus de reconnaissance de mosquées par les Régions, la Flandre a adopté un nouveau décret réglementant le temporel des cultes. La Région de Bruxelles-Capitale s’apprête à faire de même, mais examine un texte très différent de celui qui vient d’être adopté au nord du pays.
Quinze ans se sont écoulés depuis qu’a été déposée la demande officielle de reconnaissance du bouddhisme en Belgique. En octobre 2020, en effet, l’Exécutif fédéral annonçait dans son Accord de Gouvernement que le bouddhisme serait reconnu « comme une organisation qui fournit une assistance morale dans une perspective philosophique non confessionnelle. » Ainsi, le bouddhisme, comme la laïcité organisée, devrait être donc reconnu durant la présente législature comme « une conception philosophique non confessionnelle », ainsi que le prévoit la Constitution (art. 181, §2).
La pandémie de coronavirus a été l’événement majeur de ce premier semestre 2020, sur la totalité de la planète. Elle a, on l’imagine, fortement affecté aussi l’exercice du religieux. L’Observatoire des Religions et de la Laïcité de l’Université libre de Bruxelles s’attache, dans le présent rapport, à faire l’inventaire des enjeux qui en découlent : qu’il s’agisse des réactions religieuses face à la crise du coronavirus, de l’usage de l’argument religieux par certains politiques dans leur gestion de cette crise, de la manière dont les relations entre l’État et les cultes ont été affectées par la crise, ou de la façon dont les religions se sont accommodées de la situation et ont été puiser dans leurs ressources internes pour s’y adapter, notamment en matière de perpétuation de la pratique religieuse. C’est l’ensemble de ces questions qui est balayé ici en un panorama d’un peu plus de cinquante pages.
La pandémie de coronavirus a été l’événement majeur de ce premier semestre 2020, sur la totalité de la planète. Elle a, on l’imagine, fortement affecté aussi l’exercice du religieux. L’Observatoire des Religions et de la Laïcité de l’Université libre de Bruxelles s’attache, dans le présent rapport, à faire l’inventaire des enjeux qui en découlent : qu’il s’agisse des réactions religieuses face à la crise du coronavirus, de l’usage de l’argument religieux par certains politiques dans leur gestion de cette crise, de la manière dont les relations entre l’État et les cultes ont été affectées par la crise, ou de la façon dont les religions se sont accommodées de la situation et ont été puiser dans leurs ressources internes pour s’y adapter, notamment en matière de perpétuation de la pratique religieuse. C’est l’ensemble de ces questions qui est balayé ici en un panorama d’un peu plus de cinquante pages.
La Belgique a voté le 26 mai 2019. État fédéral, elle a procédé au renouvellement tant des parlements de Région et de Communauté, que du Parlement fédéral. Cinq mois plus tard, les négociations pour former un gouvernement fédéral semblent dans l’impasse, mais tous les gouvernements des entités fédérés ont déjà été constitués. Quelles dispositions les accords de gouvernement de ces différents pouvoirs prévoient-ils pour les cultes et la laïcité ? Nous allons examiner successivement trois thématiques : les communautés cultuelles locales, dont la reconnaissance et le financement sont de compétence régionale ; les cours de religion et de morale, dont l’organisation est une compétence communautaire ; les questions relatives à la laïcité, enfin, qui sont une compétence transversale.
Le 30 mars 2014, un nouvel organe représentatif du culte islamique était présenté à la presse belge. Issu pour la première fois d’un processus d’élection interne aux mosquées, cet Exécutif des Musulmans de Belgique avait pour mission de stabiliser l’organisation du culte islamique et faire progresser des dossiers importants, en particulier la reconnaissance de nouvelles mosquées. Deux ans plus tard, un constat d’échec entraine un remaniement de sa composition et la nomination d’un nouveau président, sur fond de moyens supplémentaires alloués par les pouvoirs publics au culte islamique.
Le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, a présenté à la Chambre des Députés la réforme du financement public des cultes, qui prévoit notamment la fin du paiement des traitements des ministres des cultes par l’État et une réduction de plus de 70 % du budget global alloué aux cultes. Majorité contre opposition, le texte gouvernemental a été entériné par l’assemblée luxembourgeoise ce 21 janvier 2015.
La Belgique a depuis quelques années fédéralisé une partie importante de sa légilsation relative aux cultes, de sorte que les trois Régions du pays ont désormais dans leur giron nombre de compétences essentielles en la matière. Restait à adopter des dispositifs régionaux afin de les mettre en oeuvre, ce que la Flandre a opéré depuis une dizaine d’années déjà. Le décret wallon du 13 mars 2014 modifiant les règles de la tutelle applicables aux fabriques d’église est venu combler une partie du retard accumulé par la Wallonie à ce propos ; il entrera en vigueur le 1er janvier 2015. Les évêques des diocèses wallons et l’archevêque de Malines-Bruxelles, ainsi que trois fabriques d’église, ont toutefois, début octobre, introduit auprès de la Cour constitutionnelle un recours en annulation de larges pans de ce décret.
Avant d’évoquer l’athéisme en Chine, il convient de s’interroger sur des mots tels que « Dieu » ou « religion », qui ont longtemps sonné étrangement aux oreilles chinoises. De la même manière, « athéisme » est singulièrement absent du discours commun en République populaire de Chine, pourtant considérée comme un pays largement « athée ». Le mot existe dans le vocabulaire officiel sous la forme du composé wushenlun, un néologisme correspondant approximativement à « théorie de – ou discours sur – l’inexistence de Dieu », où shen serait une traduction possible de « Dieu », mais ils paraît artificiel. Les Chinois en effet ne désignent pas leurs dieux par un terme générique, mais plutôt par leur nom propre, leur titre ou leur fonction et, si shen s’utilise dans le langage courant, c’est par référence à des figures d’esprits que l’on aurait domestiqués dans un culte.
La question de la régulation publique du religieux est depuis peu revenue au cœur du débat de société en Belgique, et ce pour plusieurs motifs. D’abord, une polarisation idéologique que l’on n’avait plus connue à ce sujet depuis de longues années. Ensuite, l’effet collatéral des controverses relatives à la diversité culturelle et aux demandes de reconnaissance, le plus souvent brandies au nom de la liberté religieuse, qui sont au cœur de cette question. A cela s’ajoute, il faut bien le dire, la gestion chaotique du culte islamique dont les pouvoirs publics ont fait preuve ces quinze dernières années. Et puis aussi la mise en cause de la part privilégiée perçue en matière de financement public par une Eglise catholique en perte de vitesse et de crédibilité. Enfin, dernier élément, du fait des rapports rendus par les commissions successives invitées par les ministres de tutelle à plancher sur une réforme du système de financement des cultes.