Le 13 janvier Jean Delumeau est mort, à l’âge de 96 ans. Il laisse derrière lui une œuvre abondante, incontournable pour qui s’intéresse à l’histoire religieuse. Ses ouvrages furent reconnus par les plus hautes instances de consécration des sciences historiques françaises. Ils ont également marqué des générations de chrétiens et de chrétiennes enthousiasmé·e·s par sa vision de l’histoire du christianisme. Sa carrière fut celle à la fois d’un historien et d’un écrivain chrétien, qui a occupé au Collège de France la chaire d’histoire des mentalités religieuses dans l’Occident moderne pendant près de vingt ans, de 1975 à 1994.
L’Église catholique belge vient de faire paraître son deuxième rapport annuel. Comme l’année dernière, le document consiste en un peu moins d’une centaine de pages richement illustrées, qui présentent une série de données chiffrées relatives à l’évolution de la vie de l’Église. En comparaison avec l’édition 2018, le rapport de cette année s’est enrichi de quelques éléments complémentaires, et de références aux événements qui ont rythmé la vie de l’Église durant cette année-là. Outre le rôle croissant des femmes au sein de l’Église, dimension mise en avant par les rédacteurs, le rapport interpelle par les taux de pratique particulièrement bas qui y sont indiqués.
Le changement politique de cet été, qui a vu évincer du gouvernement italien Matteo Salvini et son parti « La Lega », n’a pas réellement modifié la donne politique pour l’Église et les catholiques. Comme partout, il y a en Italie des catholiques et des prêtres italiens de droite comme de gauche et ils ont pendant un demi-siècle cohabité au sein du Parti démocrate-chrétien (DC). La disparition de celui-ci a redistribué les cartes. Les catholiques ont renoncé jusqu’à présent à créer une nouvelle DC et ont gagné tous les partis, espérant pouvoir en influencer la ligne politique, ce qui a bien été le cas pour des questions éthiques telles que la dépénalisation de l’euthanasie. C’est ce qu’on appelle en Italie le « Parti catholique transversal ».
Le module didactique "Religions, droits et libertés" est ici proposé par notre partenaire, la communauté thématique "Histoire euro-méditerranéenne" (HEMED), un réseau d’enseignants-chercheurs issus d’universités de plusieurs pays du nord et du sud de la Méditerranée. Plusieurs chercheurs du Centre interdisciplinaire d'Etude des Religions et de la Laïcité de l'ULB ont participé à ce projet. Ce neuvième module HEMED (qui est consultable ici), ainsi que le webdoc HEMED qui l'accompagne (consultable ici), posent la question de la prétention des religions à légiférer et de leur capacité à construire et à imposer un cadre légal apte à assurer un régime d’équité entre les fidèles. La question se corse quand il s’agit de résoudre le problème des droits et des libertés à accorder aux minorités religieuses.
Parmi les idées reçues qui mériteraient d’être revisitées, il y a l’idée selon laquelle les religions institutionnelles, dont l’islam, seraient entièrement involutives, c’est-à-dire qu’elles aspireraient à un retour complet vers le passé. Si l’on définit (succinctement) la modernité comme une confiance en un avenir piloté par l’idée de progrès, on peut penser que les religions institutionnelles seraient intrinsèquement réfractaires au monde moderne.
La Belgique a voté le 26 mai 2019. État fédéral, elle a procédé au renouvellement tant des parlements de Région et de Communauté, que du Parlement fédéral. Cinq mois plus tard, les négociations pour former un gouvernement fédéral semblent dans l’impasse, mais tous les gouvernements des entités fédérés ont déjà été constitués. Quelles dispositions les accords de gouvernement de ces différents pouvoirs prévoient-ils pour les cultes et la laïcité ? Nous allons examiner successivement trois thématiques : les communautés cultuelles locales, dont la reconnaissance et le financement sont de compétence régionale ; les cours de religion et de morale, dont l’organisation est une compétence communautaire ; les questions relatives à la laïcité, enfin, qui sont une compétence transversale.
Le 23 septembre 2019 s’est constituée une nouvelle association intitulée « Judaïsme en Mouvement » (JEM) et réunissant deux congrégations du judaïsme libéral français, l’Union libérale israélite de France (ULIF, créée en 1907) et le Mouvement juif libéral de France (MJLF, né en 1977 d’une scission au sein de l’ULIF). L’objectif de JEM est large puisqu’il se veut ouvert, au delà des seuls courants libéraux, à tous les mouvements et les individus juifs engagés « pour un judaïsme vivant et égalitaire » (Gad Weil, président du MJLF, Le Monde, 23 septembre 2019) et qui ne se sentent pas « représentés » par le Consistoire. Le JEM acte ainsi d’une pluralisation religieuse croissante du judaïsme français, se développant hors ou au sein même du Consistoire central, en raison de l’évolution de ce dernier vers une orthodoxie de plus en plus rigoriste depuis les années 1980.