La plupart des manuels scolaires européens colportent une image dépassée et simpliste de l'islam. Ils présentent cette religion comme étant fondamentalement "Autre" et incompatible avec les principes de la modernité occidentale. En reproduisant ces clichés, les manuels scolaires accentuent les difficultés d'intégration des musulmans dans les sociétés européennes.
Telles sont les conclusions d'une étude scientifique réalisée en 2011 par l'Institut Georg Eckert de Brunswick, un centre de recherche spécialisé dans l'analyse comparative des manuels scolaires en sciences humaines à une échelle internationale (http://www.gei.de/). Cette équipe interdisciplinaire de chercheurs, qui travaille en collaboration étroite avec plusieurs universités allemandes, a passé en revue des manuels d'histoire et d'éducation civique de différents pays européens (Allemagne, Autriche, France, Espagne et Grande-Bretagne). S'il y a déjà eu des études nationales concernant l'image de l'islam et des musulmans dans la littérature scolaire, celle-ci est la première à jeter un regard transnational sur la question.
La condamnation en Grande-Bretagne d’un aumônier anglican de 84 ans qui a avoué avoir abusé de jeunes garçons depuis plus de cinquante ans (The Guardian, 13 septembre 2011) rappelle que le problème des abus sexuels sur mineurs n’est pas l’apanage de l’Église catholique et qu’il se rencontre dans d’autres religions. Au-delà du fait évident que de telles exactions peuvent se perpétrer dans n’importe quel milieu, nous voudrions ici nous interroger sur ce que peuvent en dire les sciences du fait religieux.
Dans les explications qui sont données au phénomène d’abus par des religieux, plusieurs reviennent sans cesse :
1° les déviations que sont toujours susceptibles d’occasionner les positions d’autorité ;
2° les perturbations psychologiques induites par une sexualité « rentrée » ;
3° des penchants pédophiles structurels d’individus qui choisissent pour les assouvir des professions qui les mettent en présence de « proies » captives (aumôniers scouts, enseignants, etc.).
Le Centre interdisciplinaire d’étude de religions et de la laïcité de l’Université libre de Bruxelles a, à la demande de la Fondation Roi Baudouin, réalisé un rapport relatif à la formation des enseignants de religion islamique dans l’enseignement officiel en Communauté française. L’objectif était d’avoir une photographie aussi précise que possible de la formation des enseignants de religion musulmane, et d’actualiser les données recueillies voici plus de vingt ans par Felice Dassetto et Albert Bastenier dans Enseignants et enseignement de l’Islam au sein de l’école officielle en Belgique (Louvain-la-Neuve, 1987).
Cette étude, dans une première partie, rappelle la situation de l’enseignement de la religion islamique en Communauté française, dans le contexte de la reconnaissance du culte musulman par les pouvoirs publics. Une deuxième partie expose les résultats de l’enquête réalisée, tant en ce qui concerne le profil sociologique des enseignants, leur origine, leur parcours de formation et leurs titres et diplômes — et ce en regard des décrets de la Communauté française relatifs aux titres requis qui conditionnent l’accès à l’exercice de ce métier. Une troisième partie aborde les questions pédagogiques et un dernier chapitre tente une brève comparaison avec les régimes existants en la matière en Communauté flamande et aux Pays-Bas. Nous en offrons ici une courte synthèse.
Lancée ce 20 juin à Bruxelles, l’Alliance européenne pour le repos dominical résulte de l’alliance de plusieurs organisations syndicales, chrétiennes et familiales. Elle vise à sauvegarder le dimanche comme jour de repos hebdomadaire commun dans l’UE, un combat mené de longue date par les évêques catholiques européens, via leur lobby européen basé à Bruxelles, la COMECE.
Ce combat croise une double revendication : sociale, puisqu’elle vise à inscrire dans le droit européen sur le temps de travail une garantie de protection des personnels précarisés (intérimaires, emplois à temps partiel…). Religieuse, ensuite, puisque depuis la fin du XIXe siècle l’Eglise catholique et surtout le mouvement ouvrier chrétien naissant ont visé à consacrer le jour de repos obligatoire dans les premières législations sociales ébauchées parmi les pays européens.
L’article du père Charles Delhez paru ce jour dans La Libre Belgique, « Éloge du silence et de la solitude » (21/06/2011) s’inscrit dans une longue tradition chrétienne, l’éloge de la nature et du silence. Cet attachement à la nature a fait couler beaucoup d’encre : les chrétiens seraient-ils « par nature » - sans mauvais jeu de mot – appelés à devenir dans notre modernité les partisans les plus zélés des mouvements écologistes ?
Une chose est en tout cas certaine, dans la tradition chrétienne, la nature est en effet un chemin de contemplation, une voie de connaissance spirituelle de Dieu, ce qu’on appelle le liber naturae ou le liber creaturae. Cette croyance, présente dès les débuts du christianisme, prend son ampleur avec saint Bonaventure au XIIIe siècle et postule que l’homme, en tant qu’étape finale de la création, doit être le chantre et l’interprète de cette incarnation. Occupant une place médiane et médiatrice entre les créatures sans raison et Dieu, c’est à lui qu’il revient, par l’exercice de sa raison, d’être l’ « œil de la contemplation », de célébrer le monde et de le comprendre tant de l’intérieur que de l’extérieur.