Régine Azria, membre du Comité éditorial d'ORELA, vient de nous quitter, frappée par la maladie. Spécialiste reconnue en sociologie du judaïsme, Régine Azria a été une figure majeure des sciences sociales des religions en France durant ces trois dernières décennies, co-dirigeant notamment avec Danièle Hervieu-Léger le Dictionnaire des faits religieux (Paris, 2010), et assurant pendant de longues années la fonction de rédactrice en chef adjointe des Archives de Sciences Sociales des Religions (ASSR). La prochaine livraison des ASSR évoquera sa personnalité et une soirée sera consacrée à son œuvre, le jeudi 23 mars 2017, à 17h30, à la salle M. et D. Lombard, au 96 bd. Raspail à 75006 Paris. Nous avons pour notre part souhaité honorer sa mémoire en republiant une contribution qu'elle avait consacrée, pour ORELA, le 10 juillet 2012, à la Jewish Community Study of New York.
Historienne, spécialiste d’Israël et des relations internationales, Frédérique Schillo est l'auteur notamment de “La politique française à l’égard d’Israël, 1946-1959”, un ouvrage publié chez André Versaille Editeur en 2012. Elle est chercheuse associée au Centre de Recherche français à Jérusalem (CNRS-MAEE) et au Centre d’Histoire de Sciences-Po-Paris. Elle analyse ici pour ORELA les divisions convictionnelles qui affectent la société israélienne.
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On se plait à rappeler que New York, ce n'est pas les États-Unis. De même, les juifs new yorkais ne sauraient prétendre représenter l'ensemble du judaïsme américain. Cela étant, avec plus d'un million et demi de personnes (soit près d'1/3 de l'ensemble de la population juive étatsunienne) réparties dans ses huit districts — Bronx, Brooklyn, Manhattan, Queens, Staten Island, Nassau, Suffolk, Westchester —, New York rassemble la plus grande concentration juive de diaspora.
À ce titre, les résultats de la Jewish Community Study of New York: 2011 conduite par Steven Cohen et Jacob B. Ukeles méritent l'attention. Non seulement parce qu'il s'agit de l'étude la plus vaste menée à ce jour (près de 6 000 personnes interviewées) mais aussi parce qu'elle révèle des retournements de tendances par rapport à l'enquête précédente de 2002 et signale des points de ruptures qui mettent à mal certaines des certitudes concernant le judaïsme américain. C'est essentiellement de ces derniers aspects de l'enquête qu'il sera question ici.