Il y a une vingtaine d’années, au moment où les méthodes d’imagerie cérébrale s’envolaient, Time Magazine fit paraître un article faisant le point sur ce que les neurosciences peuvent nous apprendre à propos du sentiment religieux. L’article, dont une illustration figurait en couverture accompagnée d’une titre accrocheur (« Scientists found the god spot »), faisait état d’une étude dans laquelle les auteurs montraient que certaines régions cérébrales s’activent davantage quand les croyants disent entrer en contact avec Dieu, par exemple lors d’une prière. De tels résultats ont parfois été interprétés erronément comme suggérant l’existence de Dieu : si notre cerveau semble être équipé de régions spécialisées pour nous faire éprouver une spiritualité religieuse, c’est donc bien que Dieu existe, car on ne comprendrait pas la fonction de telles régions si ce n’était pas le cas.