Vendredi 22 novembre 2024

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Rares sont les pratiques sociales qui atteignent des taux de croissance aussi marqués que ceux enregistrés pour la crémation. Autorisée en 1963 par l’Église catholique, la crémation n’en est pas moins demeurée une pratique discrète jusque dans les années 1980. Puis, elle s’est développée de manière significative avec dans un premier temps des taux de croissance annuels allant de 10 % à plus de 20 % — des taux qui, de fait, ont diminué à partir des années 1990, alors que le nombre des crémations est toutefois demeuré en augmentation constante. Longtemps marginale donc, la crémation représente aujourd’hui plus de 30 % des obsèques en France. Ces chiffres sont encore plus élevés en Belgique. Les prévisions de l’Association française d’Information funéraire anticipent que les crémations devraient s’établir à 35 % en 2020, puis à 49 % en 2030 (D. Le Guay, La mort en cendres, 2012). A Bruxelles, ce taux est déjà passé à 60 %. Dès le moment où l’usage de ce type de funérailles devient massif et que les vœux affichés d’avoir recours à cette technique se multiplient, il n’est plus possible de percevoir cette démarche comme une intention atypique.

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Publié dans ANALYSES
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