En Belgique, un prêtre catholique brugeois a été renvoyé en correctionnelle cette semaine, suite à la plainte de la veuve d’un homme qui en octobre 2015 avait confié à ce prêtre son intention de se suicider, avant de passer à l’acte. Poursuivi pour abstention coupable, le prêtre s’est réfugié derrière le secret de la confession — un sacrement fondamental aux yeux de l’Église — et a estimé avoir fait tout ce qui était en son pouvoir pour dissuader l’homme qui s’était adressé à lui, atteint de dépression, de mettre fin à ses jours. Il lui est cependant reproché de s’être refusé à faire appel aux proches, à la police, aux secours médicaux ou à une quelconque aide extérieure pour tenter d’éviter ce drame.
La condamnation en Grande-Bretagne d’un aumônier anglican de 84 ans qui a avoué avoir abusé de jeunes garçons depuis plus de cinquante ans (The Guardian, 13 septembre 2011) rappelle que le problème des abus sexuels sur mineurs n’est pas l’apanage de l’Église catholique et qu’il se rencontre dans d’autres religions. Au-delà du fait évident que de telles exactions peuvent se perpétrer dans n’importe quel milieu, nous voudrions ici nous interroger sur ce que peuvent en dire les sciences du fait religieux.
Dans les explications qui sont données au phénomène d’abus par des religieux, plusieurs reviennent sans cesse :
1° les déviations que sont toujours susceptibles d’occasionner les positions d’autorité ;
2° les perturbations psychologiques induites par une sexualité « rentrée » ;
3° des penchants pédophiles structurels d’individus qui choisissent pour les assouvir des professions qui les mettent en présence de « proies » captives (aumôniers scouts, enseignants, etc.).