En novembre 2021, un ouvrage recueille les impressions d’écrivains après leur séjour au monastère de Lagrasse, dans l’Aude, que quarante-deux moines rebâtissent sous la règle de saint Augustin. Dans Trois jours et trois nuits, titre du livre, le mélange de ces deux mondes – germanopratin et traditionnaliste – use du contraste entre la mondanité et l’ascèse pour entraîner un vrai succès de presse. Mais que des écrivains traînent aux portes des monastères n’est pas nouveau : « Il y a bien des gens qui vont à Barèges ou à Vichy faire des cures de corps, pourquoi n’irai-je pas, moi, faire une cure d’âme dans une Trappe ? », écrit déjà Joris-Karl Huysmans en 1895 dans En Route.
« Homme de guerre repenti après une grave blessure lors d’un siège en 1521, Ignace de Loyola part étudier à Paris. En 1534, il y fonde, avec le navarrais François-Xavier et le Savoyard Pierre Favre, un ordre, avec une bande d’étudiants qui veut œuvrer à une plus grande gloire de Dieu dans un monde déchiré par les affrontements entre catholiques et réformés » — Les Jésuites, ou l’histoire mouvementée d’une congrégation catholique (Frédéric Gugelot, The Conversation)
« Vor 1800 Jahren wollte der Perser Mani die Anhänger Jesu, Buddhas und Zoroasters zusammenführen. Fast hätte er über das Christentum triumphiert. Doch ein ehemaliger Jünger stellte sich ihm entgegen » — Die „perfekte“ Religion entsagte Sex und Drogen (Berthold Seewald, Die Welt)
Du 26 au 28 février 2018 s’est tenu au Centre interdisciplinaire d’Étude des Religions et de la Laïcité de l’Université libre de Bruxelles un colloque intitulé « Pilarisé un jour, pilarisé toujours ? Approches multidisciplinaires du clivage philosophique dans la Belgique contemporaine ». Il interrogeait cette notion peu connue ailleurs qu’aux Pays-Bas et en Belgique, à savoir un phénomène qui s'est développé pendant plus d'un siècle dans ces deux pays et qui a vu un ensemble d'organisations se structurer en une même tendance idéologique : parti(s) politique(s), syndicats, mutualités, organisations professionnelles, mouvements de jeunesse et d'éducation permanente, écoles, associations culturelles et sociales…Il faut d’abord noter la réussite de cette rencontre effectivement interdisciplinaire et la qualité des interventions qui mêlaient jeunes chercheurs et d’autres plus confirmés. Les piliers sont toujours présents, ils ont profondément mué.
Quatrième émission de la série "Perspectives scientifiques" autour de la sociologie de la connaissance, consacrée cette semaine à Emile Durkheim. C'est le philosophe Pierre Thuillier qui nous propose une analyse de la pensée de Durkheim sur les rapports entre religion et science — Durkheim : "La pensée est un produit de l'histoire" (France Culture)
Spécialiste d’histoire religieuse, Gérard Cholvy est mort à 84 ans. Historien rigoureux, il ne cachait pas son intérêt personnel pour l’histoire du catholicisme français — Décès de Gérard Cholvy, l’historien-passeur (Elodie Maurot, La Croix)
A la question « Pour vous, Jésus, c’est… », la comédienne Sara Giraudeau répond : « N’ayant pas été élevée dans la religion, il me reste avant tout l’image d’un bébé entouré de ses parents. Une image de naissance, d’espoir » (Le Pèlerin, 5 mai 2016). Intitulé « La Sainte Famille », le colloque du CIERL qui s’est tenu à Rome, les 19 et 20 mai 2016, avait pour objet la sexualité, la filiation et la parentalité selon et dans l’Eglise catholique. S’il est impossible de rendre compte de la richesse de toutes les interventions, quelques lignes de force se dégagent.
Le 7 janvier 2015, l’assassinat de la rédaction de Charlie hebdo pour « venger le Prophète » (Le Monde, 18 février 2015) a conféré une actualité sanglante au thème du colloque annuel de l’Association française de Sciences sociales des Religions les 2 et 3 février, organisé conjointement avec l’Institut européen Emmanuel Levinas et proposé par Frédéric Gugelot et Paul Zawadzki : « Rire et religions ». L’actualité du thème était déjà à forte charge émotionnelle et polémique avec l’affaire des « caricatures de Mahomet » ou encore les spectacles récents de Dieudonné. Quatre axes organisaient l’ensemble : "Le rire de libération" ; "Le rire de domination" ; "Blasphèmes, caricatures, droit" ; "Rire à Sparte, Athènes ou Jérusalem" ; "Ironies, parodies" ; "Rires et rites". Quelques remarques générales peuvent être dégagées...
Lors d’une homélie, le 14 avril 2013, le pape François déclare : « Il y a les saints de tous les jours, les saints ‘cachés’, une sorte de ‘classe moyenne de la sainteté’, comme le disait un auteur français, cette ‘classe moyenne de la sainteté’ dont nous pouvons tous faire partie ». L’expression « classe moyenne de la sainteté » est extraite du premier roman, Augustin ou le Maître est là, de Joseph Malègue : « Sa vieille idée que le seul terrain d’exploration correcte du phénomène religieux est l’âme des Saints lui parut insuffisante. Les âmes plus modestes comptaient aussi, les classes moyennes de la sainteté » (1960, p. 668). Le livre connaît un réel succès avec onze rééditions de 1933 à 1966, mais il faut attendre l’évocation papale pour en connaître une nouvelle publication. Son ami, Jacques Chevalier, dans sa préface à Pierres Noires. Les classes moyennes du salut, paru en 1958, décrit Joseph Malègue comme doué d’une « foi ardente et un peu inquiète » mais hanté par le désaccord entre une foi vivace et un monde sans Dieu.
Il y a quatre-vingts ans exactement, le 9 octobre 1932, paraissait à Paris le premier numéro de la revue Esprit. Dans l’esprit de son fondateur, Emmanuel Mounier, il s’agissait de doter d’une tribune le mouvement qu’il était en train de mettre sur pied, afin de diffuser les principes de ce qu’il appelait « la révolution personnaliste ». Grâce à un recentrage sur la spiritualité chrétienne, il voulait remettre au cœur de la société la personne et les relations interpersonnelles afin de combattre la dépersonnalisation généralisée du monde moderne et ses tares à ses yeux les plus morbides : l’individualisme, le capitalisme et le libéralisme. Ce mouvement allait avoir une grande influence sur la pensée politique dans la plupart des pays à forte majorité catholique, où des hommes tels que Karol Wojtyla, futur Jean-Paul ii, Vaclav Havel, Jacques Delors, ou plus récemment Herman Van Rompuy s’en feraient les continuateurs. Quel est cet héritage ? Comment expliquer ce succès ?
Responsables :
SCHREIBER, Jean-Philippe (ULB)
VANDERPELEN, Cécile (ULB)
Membres :
MORELLI, Anne (ULB)
DECHARNEUX, Baudouin (ULB)
BERNARD, Bruno (ULB)
BROZE, Michèle (ULB)
NOBILIO, Fabien (ULB)
PEPERSTRAETE, Sylvie (ULB)
WEIS, Monique (ULB)
FORET, François (ULB)
Réseau d'experts :
AVON, Dominique (Université du Maine)
CABANEL, Patrick (Université de Toulouse-le Mirail)
VENTURA, Marco (Université de Sienne)
AZRIA, Régine (EHESS)
DEPRET, Isabelle (EHESS)
HAARSCHER, Guy (ULB)
TORREKENS, Corinne (ULB)
FRERE, Marie-Soleil (ULB)
WARREN, Jean-Philippe (Concordia University)
GUGELOT, Frédéric (EHESS et Université de Reims)
Collaborateurs réguliers :
TORRI, Elena
VAN ROMPAEY, Anja
BREBANT, Emilie
MASQUELIER, Juliette