Avant d’évoquer l’athéisme en Chine, il convient de s’interroger sur des mots tels que « Dieu » ou « religion », qui ont longtemps sonné étrangement aux oreilles chinoises. De la même manière, « athéisme » est singulièrement absent du discours commun en République populaire de Chine, pourtant considérée comme un pays largement « athée ». Le mot existe dans le vocabulaire officiel sous la forme du composé wushenlun, un néologisme correspondant approximativement à « théorie de – ou discours sur – l’inexistence de Dieu », où shen serait une traduction possible de « Dieu », mais ils paraît artificiel. Les Chinois en effet ne désignent pas leurs dieux par un terme générique, mais plutôt par leur nom propre, leur titre ou leur fonction et, si shen s’utilise dans le langage courant, c’est par référence à des figures d’esprits que l’on aurait domestiqués dans un culte.