La manière dont le grand public et les médias se représentent le fait religieux est souvent tributaire des coups de projecteurs braqués sur les religions en raison de l’actualité immédiate et des rapports de force qu’elles subissent ou entretiennent entre elles — voire avec l’Etat et les collectivités locales. Dès lors, beaucoup de stéréotypes et a prioris circulent sur les religions, leurs pratiques et les croyants. Pour les sciences humaines, l’une des manières les plus efficaces d’approcher la façon dont la religion est vécue, pratiquée, perçue et expérimentée par les individus est l’enquête. ORELA, dans le cadre de "La Religion dans la Cité", et en collaboration avec Le Soir et la RTBF, vient ainsi de faire réaliser par IPSOS un sondage sur « Les Belges francophones et la religion ». Quels enseignements en tirer ?
Ce 25 octobre, les 253 participants au Synode des évêques sur la famille, réunis depuis le 4 octobre, ont conclu leurs travaux et approuvé un texte élaboré par une commission de dix membres nommés par le pape. Le contenu de ce texte, publié en italien, est abondamment commenté et sera prochainement suivi de la rédaction d’une Exhortation apostolique par le pape François. Il en ressort qu’aucune modification n’a été apportée sur les questions sensibles – et attendues – que sont la place des personnes homosexuelles dans l’Église, la contraception et l’accès à la communion des divorcés remariés. On y retrouve en outre les condamnations attendues de l’« idéologie du genre », de l’avortement, de l’éducation sexuelle, du mariage entre personnes du même sexe ou encore de l’euthanasie.
"Elles estiment que les hommes avec plusieurs épouses sont incapables de les traiter de façon égale, comme indiqué dans le Coran" — Les femmes saoudiennes de plus en plus opposées à la polygamie (Oumma)
"Le blogueur saoudien Raef Badaoui pourrait subir une nouvelle séance de flagellation dans les prochains jours, a annoncé mardi son épouse Ensaf Haider, réfugiée au Canada" — Reprise de la flagellation imminente pour le blogueur saoudien Raef Badaoui (AFP, La Libre)
"La 'nuit du doute' n'aura pas duré longtemps. Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Dalil Boubakeur, a annoncé à l'issue d'une courte cérémonie à la Mosquée de Paris que le ramadan commencerait jeudi 18 juin en France" — Début du ramadan jeudi en France (AFP, Le Monde)
"L'Etat hébreu va alléger les restrictions imposées aux Palestiniens de Cisjordanie occupée et de la bande Gaza à l'occasion du mois de ramadan qui débute mercredi ou jeudi 17 juin, des mesures présentées comme sans précédent" — Pour le ramadan, Israël fait un geste envers les Palestiniens (AFP, Fait Religieux)
"The ninth month of the Islamic calendar is when Muslims fast during daylight and when the Qur'an is said to have been revealed to the prophet Muhammad" — Ramadan: a guide to the Islamic holy month (Asha Gani, The Guardian)
Il y a quelques jours, au Cirque royal à Bruxelles, plus de 900 personnes se sont retrouvées pour écouter le concert du rappeur américain chrétien Lecrae, actuellement en tournée en Europe. Aux États-Unis, ce chanteur texan de 35 ans est une star qui semble être parvenue à séduire un public ne se limitant pas aux seuls croyants : 88 000 albums vendus pour son dernier titre Anomaly et plusieurs Grammy Awards attestent de son large succès. Ses chansons sont un témoignage : celui, personnel, d’un drogué repenti, converti au christianisme ; celui aussi d’un noir qui vit aux États-Unis. Entre les gospels très connotés d’un point de vue religieux et le rap mainstream, il a trouvé sa voie et imposé sa voix.
Récemment, les grands rassemblements à l’occasion de la « Manif pour tous » en France ainsi que la prolifération sur Internet et dans les médias d’un discours dénonçant la discrimination, voire la persécution, dont sont victimes les catholiques – « la christianophobie » et la « catholicophobie », en référence bien entendu à l’« islamophobie » – semblent indiquer un nouveau militantisme de la « cathosphère ». Mais s’agit-il réellement de nouveaux « pèlerins », ressourcés par une génération plus zélatrice que la précédente, ou d’un redéploiement de l’action ? Peut-on les qualifier, comme on le fait souvent, d’intégristes ou de fondamentalistes religieux ? Il y a peu, un colloque à Paris se penchait sur ce que les sociologues et politistes préfèrent appeler le « catholicisme d’identité ».
En France, la rentrée littéraire a été marquée par le référent chrétien, à tel point que L’Obs n’a pas hésité à titrer : « Dieu fait sa rentrée littéraire ». Dieu, la foi, la quête de sens spirituel, le catholicisme, le christianisme, les catholiques, les chrétiens et les convertis (à savoir les conversions tant à la religion qu’à l’athéisme) sont en effet convoqués dans un nombre remarquable de romans : Le Royaume d’Emmanuel Carrère, Une éducation catholique de Catherine Cusset, Excelsior d’Olivier Py, La vie de Jude, frère de Jésus de Françoise Chandernagor, Son visage et le tien d’Alexis Jenni ou encore le prix Goncourt Pas pleurer de Lydie Salvayre. Cette floraison est significative : pour les éditeurs, le sujet constitue un marché potentiel — et ils ont raison.
Cinquante ans après le 2e Concile œcuménique du Vatican (1962-1965), les historiens et sociologues du catholicisme s’interrogent plus que jamais sur la portée exacte de cet événement. La question se pose notamment de savoir si les réformes sanctionnées par les décrets conciliaires ont été vécues comme une rupture par les croyants, les religieux et la hiérarchie ou si elles entérinaient une série de changement expérimentés ou espérés dans les communautés, partout à travers le monde. Un colloque international s’est réuni la semaine dernière à Rome afin d’examiner le problème en se focalisant plus spécifiquement sur les ordres religieux, masculins et féminins. Les congrégations religieuses ont en effet été des laboratoires où ont été discutés des projets de rénovation des structures de gouvernance de l’Église. Nombre d’experts du Concile en étaient d’ailleurs issus.
La semaine dernière, la seconde saison de la série phare d’Arte et Zadig production intitulée Ainsi soient-ils s’achevait. L’intrigue imaginée par David Elkaïm, Bruno Nahon, Vincent Poymiro et Rodolphe Tissots est basée sur le parcours de cinq jeunes hommes qui entrent au séminaire des Capucins à Paris. Leurs histoires, motivations et psychologies très différentes ont pour effet qu’ils vivent leur engagement de manières très diverses. Ils découvrent, avec le spectateur, que leur destin est en outre lié aux arcanes de la hiérarchie ecclésiastique, prise dans les jeux de pouvoir à son sommet et tiraillée par les secousses d’une Église déchirée sur de nombreuses questions : les sans-papiers, la chute des vocations, la sexualité et/ou le mariage des prêtres, la « modernité » politique et sociale, le mariage pour tous. La série a défrayé la chronique, que ce soit dans les médias catholiques ou non.
Avec son visage lunaire sans bouche et son costume breton, le personnage de Bécassine est l’une des héroïnes de bande dessinée française les plus connues du début du vingtième siècle. Née sous le crayon d’Emile-Joseph-Porphyre Pinchon pour le premier numéro de la revue La Semaine de Suzette en 1905, elle s’affirme avec Maurice Languereau, pour les textes, lors de la parution du premier album des aventures de Bécassine, L’enfance de Bécassine en 1913. Cette collaboration fructueuse dura jusqu’en 1938 avec la parution du dernier opus, Bécassine en roulotte. Les albums publiés chaque année entre 1905 et 1938 connurent un succès important. L’héroïne bretonne fut ensuite remise au goût du jour dans les années cinquante, et vingt ans plus tard, devint le sujet d’un air populaire grâce à la chanteuse pour enfants Chantal Goya. Furent alors mis en évidence son caractère bon enfant et maladroit. De la sorte, tout le monde semble avoir oublié que le projet initial des albums comportait une réelle dimension politico-religieuse. Si Bécassine « est ma cousine », comme le dit la chanson, elle n’en demeure pas moins une cousine bien catholique.