L’académicien Félicien Marceau, de son vrai nom Louis Carette, est mort à Paris ce mercredi 7 mars. La presse se fait l’écho de sa brillante carrière d’auteur de romans et de pièces de théâtre. Les journalistes les plus avisés rappellent qu’il fut condamné par contumace à la déchéance civile et à 15 ans de travaux forcés par l’État belge, à la Libération, pour avoir réalisé, en tant que directeur du département « Actualités » à Radio-Bruxelles (aux mains de l’occupant), des émissions aux propos ambigus. Cependant, lorsque son parcours est retracé, son engagement dans le personnalisme chrétien n’est jamais évoqué. Pourtant, non seulement il fut l’un des principaux animateurs de ce mouvement en Belgique, mais cette implication permet de mieux comprendre ses prises de position.
"L'Allemagne, où l'islam est devenu la troisième religion, va pour la première fois former cette année des imams dans ses universités, notamment à Osnabrück où des prédicateurs suivent déjà une formation continue" - L'Allemagne va former des imams dans ses universités (AFP, La Libre Belgique. Photo : LooiNL)
"La subvention de 400 000 francs destinée à la rénovation de la basilique Notre-Dame est considérée comme illégale. Un collectif dépose une plainte" - Un collectif accuse la Ville de subventionner illégalement un lieu de culte (Olivier Francey, Tribune de Genève)
"La police new yorkaise surveille de près les musulmans. Une polémique en cours depuis l'automne dernier mais qui enfle avec de nouvelles révélations : les policiers new yorkais ont opéré largement en dehors de la ville et ont notamment espionné les milieux universitaires" - USA: des universitaires musulmans sous surveillance (Robin Cornet, RTBFInfo)
"Le parlement a voté lundi en faveur d’un allongement de la liste des 14 Eglises et communautés religieuses officiellement reconnues en Hongrie" - Eglises : la « golden liste » allongée (Hulala)
"Le dernier ouvrage de Gilles Kepel, Quatre-vingt-treize (Gallimard), nous plonge au cœur de l’islam de France tel qu’il s’est construit dans le département emblématique de la Seine-Saint-Denis depuis 25 ans" - L'islam du "neuf trois" décrypté par Gilles Kepel (Matthieu Mégevand, Le Monde des Religions)
"Les sex-toys vendus dans une boutique du quatrième arrondissement de Paris sont-ils des objets à caractère pornographique», ou simplement des objets érotiques? Le tribunal de Paris doit répondre ce mercredi à cette question, dans le cadre d'un procès qui oppose deux associations catholiques à une boutique de sex-toys, installée à moins de 200 mètres d'une école" - Jugement attendu pour le procès d'un love shop à Paris (Cyrille Vanlerberghe, Le Figaro)
"Et si le véritable effort pendant le Carême était de réduire l’utilisation de Facebook ou de Twitter, en particulier pour la jeune génération ? Bref, d’être moins accroché à Internet et aux réseaux sociaux, comme une réponse au message de Benoît XVI pour la Journée mondiale des communications sociales ?" - Pour le Carême, ils font le jeûne des réseaux sociaux (Hugues-Olivier Dumez, La Croix)
Sous la question de la viande halal, celle de la traçabilité - Idées de Florence Bergeaud-Blackler, anthropologue, chercheuse associée à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (Le Monde)
""We don't want this material to be secret," said the archivist, waving at an endless row of shelves packed with fading documents that disappeared off into the darkness. "I am really happy people will see what a rich patrimony we have," he added, before wandering further into the bowels of the Vatican's Secret Archive" - The Vatican's Secret Archive: selected papal documents go on display in Italy (Tom Kington, The Guardian)
"Dans le cadre de notre dossier “Peut-on encore critiquer l’Islam ?”, vous avez posé vos questions à Michaël Privot, islamologue et membre des Frères musulmans. Résumé" - Michaël Privot : "La critique est mal reçue par les musulmans, pas par l'islam" (Le Vif l'Express)
"Le « burqa bla-bla » de l'ULB a soulevé de nombreuses questions, dont celle de la liberté d'expression. Tabou, l'islam ? Mais qu'en pensent donc les musulmans ?" - Tabou, l'islam ? Qu'en pensent les musulmans ? (Marie-Cécile Royen, Le Vif l'Express)
"Les députés wallons planchent sur un projet de décret qui établirait un cadastre des lieux de culte classés. Ce document renseignerait notamment sur leur état et leur fréquentation afin d’envisager la réaffectation de certains d’entre eux" - Le PS veut « screener » les églises classées (P.G., Catho.be)
L'affaire DSK a réveillé une formule magique qui nourrit bien des fantasmes mais qui repose sur des raccourcis historiques et étymologiques évidents. Le fameux "puritanisme américain" conduirait à une dénonciation du plaisir sexuel et à une culpabilisation de ceux qui aiment s'y adonner. Certains défenseurs du prototype français du "bon vivant", du "coureur de jupons", de l'"homme qui aime les femmes" ont eu recours à cette notion galvaudée pour aider à laver DSK de tout soupçon. Dans Le Monde du 24 août 2011, l'écrivain Pascal Bruckner, auteur de plusieurs livres sur les relations amoureuses aujourd'hui, écrit ainsi : "L'Amérique du Nord, à l'évidence, a un problème avec le sexe qui vient de son héritage protestant mais elle veut en plus donner des leçons au monde entier. La qualifier de puritaine ne suffit pas car c'est un puritanisme retors, d'après la révolution des mœurs, qui parle le langage de la liberté amoureuse et coexiste avec une industrie pornographique florissante. C'est très exactement un puritanisme lubrique". Il conclut son billet d'humeur avec ce constat sévère : "Nous (les Français) avons beaucoup de choses à apprendre de nos amis américains mais certainement pas l'art d'aimer".
"Le patriarche oecuménique de Constantinople, Bartholomé I°, de l’Eglise orthodoxe, participera aux travaux de l’Assemblée nationale turque afin de discuter de la rédaction de la nouvelle Constitution, notamment le thème des minorités religieuses" - Turquie : La nouvelle Constitution sous le regard orthodoxe (fides/apic/at, Catho.be. Photo : Massimo Finizio)
"Dans un entretien au quotidien irlandais Irish Independent , l’archevêque de Dublin, Mgr Diarmuid Martin, estime prématurée une prochaine visite du pape en Irlande" - L’archevêque de Dublin estime prématurée une visite du pape en juin (N.S., La Croix)
"Bars shut under pressure from Islamists, driving alcohol sales and consumption underground" - Algeria slides into prohibition (Isabelle Mandraud, The Guardian)
"Les narcotrafiquants ont promis de faire une trêve durant la venue de Benoît XVI du 23 au 26 mars" - Mexique : les cartels vont déposer les armes pour la visite du pape (Patrice Gouy, Le Point)
"C’est avec un sentiment d’urgence que Chemsi Cheref-Khan se dévoile en tant que maçon. Il reproche à la Belgique d’avoir reconnu l’islam sans examiner sa doctrine juridique" - Islam : « La tolérance sans limite menace la laïcité politique » (Marie-Cécile Royen, Le Vif l'Express)
"Parcours. Radouane Bouhlal est né le 27 octobre 1974 à Saint-Josse ten Noode dans une famille marocaine, berbère par le père et arabe par la mère, ce qui ne l’empêche pas d’être également belge, très attaché à son pays d’adoption. Il a fait ses études primaires et secondaires dans le réseau libre (catholique) avant de décrocher une licence en droit à l’UCL et un diplômes d’études spécialisées en droits de l’Homme aux Facultés Saint-Louis" - Quand la laïcité cesse d’être laïque (C. Le, La Libre Belgique)
"Dix-sept condamnations au total. Et à chaque fois pour des vols dans des églises : ce n’est pas seulement son grand âge (72 ans) qui distingue Walter Bossuyt. "Walterke", comme il est connu auprès des policiers spécialisés dans le vol d’œuvres d’art, est la terreur des bedeaux et des sacristains de Flandre occidentale" - Pilleurs de troncs (Jacques Laruelle, La Libre Belgique)
"C'est une sacrée histoire ou plutôt une histoire sacrée que la construction de cette chapelle pour laquelle des jeunes de l'Institut technique libre d'Ath (ITL) ont manié la truelle et le mortier. Ce projet pédagogique a trouvé sa genèse dans le cadre du cours de religion tout en faisant appel à des savoir-faire moins célestes" - Une chapelle dans le réfectoire (Bruno Deheneffe, Le Soir)
"A l'occasion du dîner du CRIF ce mercredi soir, l'IFOP décrypte le vote des Français de confession juive. Ils se déclarent plus à droite que l'ensemble des électeurs mais sont peu nombreux à soutenir les extrêmes" - Les Français de confession juive votent plutôt à droite (Cécilia Gabizon, Le Figaro)
"Le ministre de l’Intérieur français a répondu au Conseil français du culte musulman. Ses propos ne visent pas les musulmans français. « Mon propos de bon sens et d’évidence ne visait aucune culture en particulier »" - Guéant assure qu’il ne vise pas les musulmans français (AFP, Le Soir)
"Le 1969, curiosité érotique ou pornographique de la rue Saint-Martin (IVe) ? Ce mercredi, le tribunal correctionnel de Paris, saisi par deux associations catholiques, devra statuer. À l'origine du litige : l'emplacement au numéro 69 de ce « love shop », qui propose sex-toys et lingerie coquine à seulement 90 mètres du collège privé Saint-Merri, dans le quartier du Centre Pompidou. Et, accessoirement, juste en face d'une église" - Paris : le love shop du IVe qui dérange des catholiques (Flore Galaud, Le Figaro)
"« Vers la guérison et le renouveau » est le titre du symposium international ouvert lundi soir à Rome jusqu'à jeudi, à l'initiative de l'Université pontificale grégorienne, pour réfléchir aux abus sexuels sur mineurs dans l'Église catholique" - Pédophilie : l'Église revient sur dix ans de scandales (Jean-Marie Guénois, Le Figaro)
"Le cardinal Marc Ouellet a demandé pardon, mardi soir 7 février, au nom de l’Eglise, « pour ceux qui ont abusé des petits et des faibles »" - L'Eglise demande pardon pour les abus sexuels commis par des prêtres (Frédéric Mounier, La Croix)
"Le colloque international réuni à l’Université grégorienne de Rome, en vue d’améliorer la lutte contre les abus sexuels dans l’Église, s’est ouvert mardi 17 février avec l’audition d’une victime irlandaise" - Rome donne la parole aux victimes d’abus sexuels (Frédéric Mounier, La Croix)
L'affaire DSK a réveillé une formule magique qui nourrit bien des fantasmes mais qui repose sur des raccourcis historiques et étymologiques évidents. Le fameux "puritanisme américain" conduirait à une dénonciation du plaisir sexuel et à une culpabilisation de ceux qui aiment s'y adonner. Certains défenseurs du prototype français du "bon vivant", du "coureur de jupons", de l'"homme qui aime les femmes" ont eu recours à cette notion galvaudée pour aider à laver DSK de tout soupçon. Dans Le Monde du 24 août 2011, l'écrivain Pascal Bruckner, auteur de plusieurs livres sur les relations amoureuses aujourd'hui, écrit ainsi : "L'Amérique du Nord, à l'évidence, a un problème avec le sexe qui vient de son héritage protestant mais elle veut en plus donner des leçons au monde entier. La qualifier de puritaine ne suffit pas car c'est un puritanisme retors, d'après la révolution des mœurs, qui parle le langage de la liberté amoureuse et coexiste avec une industrie pornographique florissante. C'est très exactement un puritanisme lubrique". Il conclut son billet d'humeur avec ce constat sévère : "Nous (les Français) avons beaucoup de choses à apprendre de nos amis américains mais certainement pas l'art d'aimer".
Il ne s'agit pas ici de prendre le contre-pied et de renforcer le parti des féministes qui rejettent en bloc ce genre d'argumentation en la qualifiant de misogyne. Contentons-nous de revenir brièvement sur le terme même de "puritanisme", pour en interroger l'étrange destin et les connotations surprenantes, notamment en rapport avec les États-Unis et leur culture. Pourquoi la notion de "puritain" a-t-elle été associée à celles de "prude", de "sévère", d'"austère", voire de "rigoriste", comme l'indiquent le Dictionnaire des Synonymes et Le Petit Robert ? Comment l'association entre "puritanisme" et société américaine est-elle entrée dans le langage commun, jusqu'à devenir largement répandue, surtout chez nous en Europe ? Car, les Américains ne se décrivent que rarement eux-mêmes comme "puritains". Le recours à ce terme est le privilège des Européens, et surtout des Français qui, pour dénigrer le "rigorisme, l'austérité extrême (et souvent affectée)" (Le Petit Robert) de l'"Autre" à la fois si proche et si différent, recourent facilement à l'étiquette, au sens peu clair et à l'étymologie douteuse, de "puritanisme anglo-saxon".
Selon Le Petit Robert, un "puritain" est "une personne qui montre ou affiche une pureté morale scrupuleuse, un respect rigoureux des principes". Des personnes qui correspondent à cette description, il y en a dans toutes les sociétés. Pourquoi en faire quelque chose de typiquement "américain" ou "anglo-saxon" (un adjectif intraduisible en anglais que la langue française utilise indifféremment pour évoquer le Royaume-Uni et les États-Unis, sans faire les distinctions qui s'imposent) ? Parce que la notion de "puritanisme" est toujours tributaire de la présence et de l'influence du protestantisme, plus précisément des formes les plus radicales et les plus "puristes" du protestantisme. Le glissement sémantique qui a donné son sens actuel, très élargi, au terme, est enraciné dans l'histoire religieuse des 16e et 17e siècles. Toujours d'après Le Petit Robert, un "puritain" est d'abord et au sens restreint du terme un "membre d'une secte de presbytériens (c'est-à-dire de réformés de tendance calviniste, actifs dans les îles britanniques) rigoristes qui voulaient pratiquer un christianisme plus pur, et dont beaucoup, après les persécutions du 17e siècle, émigrèrent en Amérique". La notion renvoie donc à des protestants puristes, originaires d'Angleterre et d'Écosse (dans une moindre mesure) qui ont connu la persécution religieuse dans leur terre natale et qui, pour y échapper, ont choisi de partir pour le Nouveau Monde. Étroitement liée à leur recherche de pureté religieuse, la rigueur morale de ces importantes communautés d'émigrants, notamment en matière de mœurs et de sexualité, aurait imprégné la société américaine en profondeur.
Si cette grille de lecture repose sur des faits historiques et des observations sociologiques incontestables, elle n'en est pas moins lacunaire. En effet, les "puritains" originaires du Royaume-Uni ne sont pas les seuls à avoir joué un rôle déterminant dans la colonisation de l'Amérique du Nord. D'autres populations, appartenant souvent à des minorités religieuses persécutées dans l'Ancien Monde, ont contribué à la création et au développement des colonies qui constitueront les États-Unis. En cela, la culture américaine n'a pas d'abord été forgée par des "puritains", mais bien par des "minoritaires" de toutes sortes, du 17e siècle jusqu'à nos jours. Il est vrai cependant que les premières migrations sont celles, bien "puritaines" au sens premier du terme, des Pilgrim Fathers du Mayflower (1620) et de la Baie de Massachusetts (1629). Il y a aussi le célèbre épisode de la fondation de la Pennsylvanie (1691) par William Penn et les Quakers, un courant religieux radical proche du puritanisme anglais.
Certes, ces communautés ont marqué la mentalité américaine, pour autant que celle-ci existe vraiment au singulier. Mais leur héritage est aussi et avant tout politique, un fait qui est beaucoup moins mis en évidence que les mœurs réputées puritaines, les peurs et la culpabilité qu'inspirent la sexualité ou le plaisir d'une manière plus générale. Pourtant, ce sont les migrants puritains qui ont amené dans leurs bagages, aux côtés de leur religion austère et de ses préceptes exigeants, les principes républicains dans lesquels a puisé la Révolution américaine et dont se nourrit le système politique des États-Unis depuis plus de deux siècles. Il s'agit au départ (et, dans une certaine mesure jusqu'à aujourd'hui) d'un républicanisme très chrétien, qui a pour but ultime de construire le royaume de Dieu sur terre. De cette attitude à l'égard de la "res publica" découle une conception de la liberté humaine, de ses conditions et de ses restrictions, bien différente de celle qui prévaut en Europe depuis la fin du 18e siècle. Cette différence philosophie et culturelle est à l'origine de bien des malentendus, notamment en rapport avec le fameux "puritanisme" de la société américaine.
Par ailleurs, on est tenté de s’interroger sur les sources de l’image de rigorisme sexuel des Américains qui circule de ce côté-ci de l’Atlantique. De quelle Amérique s’agit-il ? Quelles sont les productions culturelles que consomment les contempteurs de la culture US ? Si nous nous en tenons aux productions les plus populaires et les plus largement diffusées, nous sommes obligés de constater plutôt une apologie de la liberté sexuelle, qu’on pense aux séries à succès Sex and the City ou encore les Desperate housewives. Certes, dans cette dernière série, le personnage de Bree incarne une certaine forme d’hypocrisie morale et sexuelle, puisque tout en allant tous les dimanches à la messe, elle « commet » l’adultère sous toutes ses formes. Mais, justement, tout l’intérêt du personnage et l’effet comique recherché reposent sur cette incohérence, sans cesse tournée en dérision. Et que dire du dessin animé The Simpsons – succès planétaire depuis bientôt vingt ans – , dans lequel tous les débats qui travaillent les États-Unis sont passés sous le scalpel d’une critique corrosive. Le créationnisme, la peine de mort, l’ultralibéralisme économique : toutes les tares qui déchirent le pays y sont traitées. Quant à la sévérité sexuelle, elle est cette fois incarnée par une famille (les Flanders) qui est sans cesse ridiculisée.
Les graves questions de la répression policière et de la pression morale qui pèsent et qui ont pesé sur les Américains ne sont, elles, pas forcément envisagées sur le mode du ridicule. L’excellente série Cold Case puise dans l’histoire américaine des fictions narrant des affaires policières et judiciaires tragiques dont ont été victimes des hommes, des femmes et des enfants, en raison de leur couleur, de leur religion ou encore de leur orientation et de leurs pratiques sexuelles. Il en est de même dans la série Mad Man, qui raconte et dénonce, notamment, combien il était difficile, dans les années 1960, d’être une femme qui veut travailler et se réaliser et combien il était impossible d’être homosexuel.
Alors, où est-ce puritanisme américain tant décrié ? Est-ce dans les romans de Philip Roth, Paul Auster, Bret Easton Ellis, Cormac McCarthy, Siri Hustvedt ou Joyce Caroll Oates ? À moins qu’il soit dans les films de Woody Allen, Quentin Tarantino et Tim Burton ? Vraisemblablement, les arbitres de la normalité sexuelle et amoureuse des Américains ne s’embarrassent pas de la contradiction entre leur discours et le discours des hommes et des femmes qu’ils jugent. En fait, ils sont tout à leur projet d’entretien d’un stéréotype, celui qui fonde l’antiaméricanisme européen depuis maintenant des siècles. Dans cette démarche, comme le dit Philippe Roger « le discours d’hostilité n’est pas discriminant, mais cumulatif ; il suspend le principe de non-contradiction au profit de l’aggravation des charges ». Les préjugés de cet antiaméricanisme sont variés et nous n’avons pas le projet de les détailler ici. Mais une chose est certaine, les lieux communs sur lesquels il se fonde sont bien éloignés de la réalité de l’histoire des religions aux États-Unis ainsi que de la culture qu’ils diffusent aujourd’hui en masse…
Monique Weis et Cécile Vanderpelen (ULB).
Références
Michel Duchein, Puritanisme et puritains, 2009 (www.clio.fr)
Camille Froidevaux-Metterie, Politique et religion aux États-Unis, La Découverte-Repères, Paris, 2009.
Denis Lacorne, De la Religion en Amérique. Essai d'histoire politique, Gallimard, L'Esprit de la Cité, Paris, 2007.
Isabelle Richet, La Religion aux États-Unis, PUF-Que sais-je ?, Paris, 2001.
Philippe Roger, L’ennemi américain. Généalogie de l’antiaméricanisme français, Paris, Seuil, 2002
Ces dernières semaines, la question de la présence de la religion dans l’espace public a ressurgi dans plusieurs villes, qu’il s’agisse de l’installation de crèches de Noël sur des places ou encore, dans un tout autre registre, de la « concurrence » que se font les œuvres de bienfaisance confessionnelles et les organisations caritatives laïques pour la distribution de soupes aux plus démunis. Ce type de tension n’est pas neuf. Il est né avec l’émergence du pluralisme religieux, qui a peu à peu obligé les autorités à inventer un espace public neutre afin d’assurer la cohabitation de tous les modes de vivre et de penser des citoyens. Cependant, la définition d’un « espace neutre » fut et demeure une question sensible puisqu’elle ne résout pas le problème de la convivialité entre des groupes sociaux désireux de vivre et d’exprimer leurs croyances.
D'après la thèse de Leïla El Bachiri, les musulmans de Bruxelles sont exposés à des discours qui remettent en cause l'égalité des hommes et des femmes - La formation des imams toujours en panne (Marie-Cécile Royen, Le Vif l’express)
La tendance se confirme, selon le dernier rapport de l’Observatoire des sectes : ce ne sont plus les mouvements « historiques » qui suscitent le plus l’inquiétude, en Belgique, mais les multiples groupements axés sur le bien-être physique et mental - Des sectes qui prônent la défonce (Ricardo Gutierrez, Le Soir)
Tant les députés PS Françoise Fassiaux, Ecolo Yves Reinkin et cdH Julie de Groote, que la ministre de l'Enseignement supérieur ont déploré la confusion faite par l'évêque entre la vie privée des enseignants et leur compétence pédagogique - Déclarations Léonard: réprobation unanime au parlement de la Fédération (dépêche Belga, La Libre Belgique)
Nouvel ouvrage sur les événements qui bouleversent depuis presque un an le Maghreb-Machrek, Renaissances arabes de Michaël Béchir Ayari et Vincent Geisser (Les Editions de l’Atelier) propose d’examiner sept questions clés qui permettent de mieux comprendre les révolutions du monde arabo-musulman - 7 clés pour comprendre les renaissances arabes (Matthieu Mégevand, Le Monde des Religions)
Tenzin Wangmo, nonne de 20 ans, est la première femme à s'immoler depuis le début, en mars, d'un mouvement de révolte dans le Sichuan contre la répression religieuse et culturelle des membres de l'ethnie tibétaine, a indiqué l'organisation Free Tibet - Des moines tibétains se suicident pour dénoncer la répression chinoise (dépêche AFP, Le Monde)À Todi, les associations catholiques italiennes se sont réunies pour signifier l’urgence d’un renouvellement de leur engagement social et politique - En Italie, les catholiques s’engagent pour la reconstruction morale (La Croix)
Une délégation de La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et la CAFOD (Catholic Agency For Overseas Development) est à Bruxelles (et à Londres) jusqu'au 22 octobre 2011. Un voyage-plaidoyer pour la paix, afin que la République Démocratique du Congo (RDC) s'engage dans un processus électoral capable de consolider la paix et la démocratie - L'Eglise congolaise présente son plaidoyer pour la paix (dépêche Cathobel)
Située dans le cœur de Paris, l’église Saint-Germain-des-Prés est l’une des plus anciennes et des plus visitées de la capitale. Depuis quelques semaines, sous l’impulsion de son curé, le P. Benoît de Sinéty, l’intérieur de l’édifice est en train d’être rénové. Ce sont les différentes étapes de cette rénovation que raconte le site Internet www.depuis543.org, lancé au début de l’année 2011 - Suivez la rénovation de l’église de Saint-Germain-des-Prés en ligne (Julien Duriez, La Croix)
Diffusée mercredi 19 octobre à 23 heures sur France 3, « Pièces à conviction » met en cause les « silences » de l’Église concernant les agressions sexuelles au sein des Béatitudes - France 3 diffuse une enquête sur un scandale au sein des Béatitudes (La Croix)
Theatres up and down the land are eager to celebrate 400 years of the King James Bible. So why does the word of God work so well on stage? - Every thing a season ... the Bible's lasting impact on theatre (Matt Trueman, The Guardian)
À quelques jours de la présidentielle, le face-à-face entre laïcs et religieux met mal à l'aise la nouvelle classe politique -Envoyé spécial à Tunis - Nouvelles tensions à Tunis avant les élections (Thierry Oberlé, Le Figaro)
My Ennahda party is tipped to do well in Tunisia's historic election. But what's important is that democracy triumphs - A day to inspire all Tunisians – whether Islamic or secular (Rachid Ghannouchi, The Guardian)
Un ancien moine tibétain de Kirti, dans le Sichuan, s’est immolé par le feu. C’est le huitième depuis mars et le signe d’une tension sans précédent - Pas d’apaisement au Tibet (Philippe Paquet, La Libre Belgique)
Un prêtre catholique italien, Fausto Tentorio, âgé d’une soixantaine d’années, a été tué par balle lundi 17 octobre dans son église à Mindanao, île du sud de l’archipel des Philippines, en proie à des violences de séparatistes musulmans et de bandes criminelles - Pourquoi le sud des Philippines reste-t-il miné par la violence ? (La Croix)
A ce jour, comme chrétien de base, Benoît Lannoo n’avait pas particulièrement marqué de préférence ou de rejet à l’égard de Mgr Léonard - Mgr Léonard : le porte-parole de Milquet appelle au boycott (Christian Laporte, La Libre Belgique)
Une première table-ronde était organisée lundi 17 octobre après-midi au Sénat à Paris sur le thème « Vécu et promesses de la laïcité dans le cadre de la loi de 1905 » - Les religions en France veulent une application « sereine » de la laïcité (La Croix)
L’année 2012 sera, pour la France, une année de débats autour du concile Vatican II. En ce sens, la lettre de Benoît XVI qui articule une relecture du concile avec une demande d’approfondissement de la foi, tombe à pic. En effet, dans le pays où est née la crise lefebvriste, et où le nombre de fidèles de la Fraternité Saint-Pie-X, opposés au Concile, reste important, l’anniversaire des cinquante ans des textes conciliaires devrait donner lieu à une réflexion approfondie - L’Église de France veut se réapproprier Vatican II (Isabelle De Gaulmyn, La Croix)
Le Pape veut contrer la perte d'influence du catholicisme à travers le monde - Benoît XVI relance l'évangélisation (Jean-Marie Guénois, Le Figaro)
A Londres, un nouveau concept de location permet de se loger à moindre frais dans des endroits improbables, comme des écoles ou même des églises - J'habite dans une église pour 300 euros par mois (Florentin Collomp, Le Figaro)
Comment convaincre les "chrétiens tièdes", -l'expression est de Benoît XVI-, les indécis, voire les non-croyants, de rejoindre l'Eglise catholique ? Comment conforter les croyants dans leur foi ? Ces questions sont aussi vieilles que l'institution, mais elles se posent désormais de manière plus criante au Vatican, alors que les sociétés occidentales connaissent une sécularisation et une déchristianisation croissantes - L’Eglise catholique cherche des parades à la sécularisation (Stéphanie Le Bars, Blog Digne de Foi – Le Monde)
En choisissant de faire coïncider cette année avec la commémoration des cinquante ans de Vatican II, Benoît XVI convie les catholiques à relire les textes du Concile - Benoît XVI invite l’Église à redécouvrir le Credo (Frédéric Mounier, La Croix)
La lettre apostolique Porta Fidei (« La porte de la foi ») qui précise les contours de l'Année de la foi, annoncée dimanche 16 octobre par Benoît XVI, a été rendue publique par le Saint-Siège - Parution de la lettre apostolique «Porta Fidei» qui promulgue l'Année de la foi (La Croix)
Auteur d’une Histoire du chômage inédite à paraître chez Perrin, l’historien Yves Zoberman revient pour lemondedesreligions.fr sur la pensée biblique du chômage telle qu’il l’analyse dans le premier chapitre de son livre - La "genèse" biblique du chômage vue par Yves Zoberman (Henri de Monvallier, Le Monde des Religions)
C'est un ouvrage hybride que propose le chercheur Samir Amghar. Dans une même trame, ce spécialiste du salafisme présente une approche didactique des diverses branches de ce courant littéraliste et ultraorthodoxe de l'islam, et invite à une plongée vivante dans les milieux salafistes installés en Occident. Pour ce travail, mené principalement en France, Belgique et Suisse, le jeune homme a côtoyé les milieux salafistes, arborant l'apparence - barbe fournie et qamis ("longue chemise") - de ses sujets d'étude. Leur parole est éclairante - "Le Salafisme d'aujourd'hui. Mouvements sectaires en Occident", de Samir Amghar : salafisation de l'islam ? (Stéphane Le Bars, Le Monde)
Sa haute silhouette s'encadre dans la porte. Mèche au vent, moustache poivre et sel, regard de braise, Tariq Ali reçoit chez lui avec un mélange d'élégance et de décontraction. Nous sommes à Highgate, dans le nord de Londres, dans une bâtisse néogothique que ses amis ont baptisée "Château Tariq". Pour taquiner le militant trotskiste qu'il fut jadis ? Sans doute. Mais à quelques pas de là, au cimetière de Highgate, se trouve la tombe de Marx. Allez croire au hasard... - Tariq Ali : "Moi, l'athée, devenu un expert de l'islam !" (Florence Noiville, Le Monde)
Ancien grand reporter et réalisatrice de documentaire, Caroline Glorion retrace dans « Joseph l’insoumis », un téléfilm diffusé mardi 18 octobre à 20 h 35 sur France 3, les rudes années du P. Joseph aux côtés des familles du bidonville de Noisy-le-Grand - Le combat de Joseph Wresinski porté à l’écran (Cécile Jaurès, La Croix)
L’Eglise catholique d’Irlande a lancé une application iPhone pour les jeunes hommes qui envisagent de devenir prêtre, recourant ainsi aux nouvelles technologies pour tenter d’enrayer la chute des vocations - Une application iPhone pour recruter des jeunes prêtres (dépêche AFP, Le Soir)
A spate of plays dealing with religious oppression in the country is a reminder that we can take years to process collective trauma - Acts of penance? Why Irish theatre is still obsessed with Catholicism (Mark Fischer, Theatre Blog – The Guardian)
Le récent discours du pape Benoît XVI devant le parlement allemand sur l’éthique politique interpelle de nombreux observateurs. Certains éprouvent un vrai malaise face à ce qu’ils ressentent comme une ingérence de la religion dans les affaires politiques. Laissant ici les questions institutionnelles que pose l’événement, nous voudrions reprendre la question de la relation entre la religion et la politique en nous concentrant sur les logiques structurelles de ces deux systèmes.
La question de la séparation de l’Église et de l’État a fait couler beaucoup d’encre dans nos sociétés modernes qui, si elles conviennent généralement qu’elle est une condition à un vivre ensemble harmonieux, sont embarrassées quant aux moyens institutionnels à mettre en œuvre pour l’assurer. Certes, en théorie, la circonscription de la religion dans la sphère privée tandis que la politique se réserve la sphère publique est parfaite. L’histoire et l’actualité montrent que de l’idéal à la réalité, le chemin est long et semé d’embûches.
La condamnation en Grande-Bretagne d’un aumônier anglican de 84 ans qui a avoué avoir abusé de jeunes garçons depuis plus de cinquante ans (The Guardian, 13 septembre 2011) rappelle que le problème des abus sexuels sur mineurs n’est pas l’apanage de l’Église catholique et qu’il se rencontre dans d’autres religions. Au-delà du fait évident que de telles exactions peuvent se perpétrer dans n’importe quel milieu, nous voudrions ici nous interroger sur ce que peuvent en dire les sciences du fait religieux.
Dans les explications qui sont données au phénomène d’abus par des religieux, plusieurs reviennent sans cesse :
1° les déviations que sont toujours susceptibles d’occasionner les positions d’autorité ;
2° les perturbations psychologiques induites par une sexualité « rentrée » ;
3° des penchants pédophiles structurels d’individus qui choisissent pour les assouvir des professions qui les mettent en présence de « proies » captives (aumôniers scouts, enseignants, etc.).